• Portrait - j'ai été

    Introduction d'un personnage, portrait atypique, d'un être rêvé. Faites-en ce que vous voulez, il me plaîrait de vous voir le mettre en scène. Si cela vous inspire, n'hésitez-pas à lui donner vie dans des récits ou des petits textes. Postez-les moi surtout, et amusez-vous bien !

     

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    Portrait - j'ai été    Portrait - j'ai été

     

     

    Il était grand, et mince. Sous la lumière jaune d'un réverbère, sa longue silhouette prenait des airs de cinéma, et la scène paraissait sortie du grand écran.

    Une fine pluie tombait du ciel sombre, mais elle ne semblait pas le déranger. Il était appuyé au réverbère, seule lumière qui ouvrait – ou fermait – un chemin noir et profond. Il portait un chapeau, noir, qui le faisait ressembler à un grand homme. Dans la lumière, des volutes de fumée s'élevaient avant de disparaître de manière éparse dans l'air frais, fondant au contact des gouttelettes d'eau glacées. On aurait dit un personnage de roman, un personnage de film. C'est ce qu'il voulait être.

     

    Il voulait passionnément être un homme, un écrivain, et adopter tous les clichés du grand monde qui l'attiraient irrésistiblement vers la construction d'un personnage : son personnage. Il s'était créé un monde typique des années que l'on voit dans les vieux films qui peignent un Paris stéréotypé et infiniment classe, qui mettent en scène des génies rebelles et anticonformistes et une liberté un peu sale.

     

    Il voulait ressembler à ces grands hommes que l'on voit souvent représentés en costume sans cravate ou en long manteau, les chaussures bien cirées et brillantes, assis dans un beau fauteuil, cigarette dans une main et verre de whisky dans l'autre.

    Il n'avait pourtant aucun intérêt à ces éléments : le tabac, l'alcool. Il ne ressentait pas le besoin de les expérimenter, il ne voulait que leur image ; la dimension qu'ils donnaient automatiquement sur les photographies, l'image détachée et singulière qu'ils plaquaient indéniablement, une image un peu clichée.

    Il voulait être un homme ayant une image. Cela relevait du fantasme, car jamais, en acte, il n'aurait l'occasion de devenir ce personnage. Mais il se le créait, et le faisait évoluer dans les rues d'un vieux Paris, comme on en voit sur les cartes postales ou – encore une fois – au cinéma. Le Paris des bars où l'on jouait du jazz, le Paris où tout était libre et facile ; un Paris bourgeois et distingué ; un Paris de piano et de classe, de quelques paillettes et d'accordéon.

     

    Il voulait être un homme qui ne se prenne pas au sérieux, qui aie cette force d'esprit et cette ironie sans forcer, un homme qui soit dans l'autodérision et le bon sarcasme, qui soit reconnaissable de par sa personnalité atypique et ses traits de caractère rappelant les hommes « des années d'avant ». Oui, il avait en tête un personnage, c'était ce qu'il voulait être mais qu'en réalité il n'était absolument pas.

     

    C'était un être qui aimait jouer sur et avec les mots, qui aimait les femmes et qui aimait la vie : un homme de talent dont les romans plantaient des décors, créaient une atmosphère, des ambiances. Il nourrissait une parfaite obsession des blondes ; les jolies blondes, les poupées ; il leur trouvait un charme et un naturel ravageurs...

     

    C'était un être qui avait été introduit à ce beau monde qui est celui de la culture, à des époques qui le fascinaient (les années 60, 70, 80...). Il admirait les grandes œuvres des grands auteurs, admirait des choses que beaucoup de son temps ne voyaient pas. Cet homme là était particulier et il s'est distingué en cela. Il avait cette sorte d'attraction inépuisable pour les grandes choses mais ne se sentait pas assez bon pour en profiter alors il rêvait et fantasmait sur les autres, sur ceux qui pouvaient.

     

     

    On ne sait pourquoi il était friand de toutes ces choses, pourquoi il chérissait une image si superficielle de lui (adopter la cigarette et l'alcool juste pour leur image, par exemple), pourquoi il voulait ressembler à cela dans son monde imaginaire. Il ne savait pas lui-même ce qui l'attirait, pourquoi il nourrissait, tout au fond de lui, cette idée, cette représentation de lui-même et de son personnage. Cela ne collait nullement à son être original. Mais il aimait ça.  


  • Commentaires

    1
    Mercredi 8 Juin 2016 à 21:32

    ton portrait m'a inspiré ce texte étrange qui ne ressemble pas trop à mon écriture.. ou peut-être que si...

    Bref... tu le trouveras ici: http://jolana.eklablog.com/rencontre-a126103376

    dis moi ce que tu en penses!!! ^^  bisous

    2
    Jeudi 9 Juin 2016 à 13:50

    Coucou ! 

    Merci beaucoup Cati!! Je m'en vais le lire de ce pas ! :) 

    bises !

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