• Une forme de vie [pseudo-chronique #1]

    Une forme de vie [pseudo-chronique]

    Une forme de vie [pseudo-chronique]

    [Lecture, impressions, sentiments, avis]

     

    J'ai passé quelques heures, déconnectée de tout, déconnectée du monde, pour me plonger et m'abandonner après une très longue rupture, à la lecture d'un roman d'Amélie Nothomb.

    La lecture de ce roman me relie à un nouveau monde, un nouveau genre, qui me ressemble et que je recherche.

    Amélie Nothomb

     

    Rien que le nom me fait de l'effet. C'est un nom sombre, mystérieux, qui promet de très profonds romans. Il va très bien avec la couverture. Amélie est d'abord un prénom qui sonne doux, beau et clair à mon oreille. Nothomb crée un contraste en apportant une profondeur et une obscurité qui impliquent ainsi une balance entre les deux éléments nominatifs.

    J'avais donc, au commencement même de la lecture, une atmosphère, une idée de style en tête.

     

    Une forme de vie [pseudo-chronique]couverture

     

    Résumé (que je n'ai même pas pris la peine d'écrire, pardonnez):

     

    Ce roman relate une correspondance fictive entre Amélie Nothomb, l'auteur, et Melvin Mapple, un soldat de 2e classe de l'armée américaine posté à Bagdad en Irak. Cette relation épistolaire mène à une certaine amitié entre l'écrivaine et ce soldat devenu obèse, en tout cas une relation particulière qui ramène l'auteur à ses propres conceptions de la communication écrite et des échanges avec ses lecteurs.

    Elle va aider son interlocuteur à renouer avec la réalité tout en faisant référence à sa propre réalité. Elle a l'impression qu'il est honnête avec elle sans comme beaucoup d'autres se perdre dans des prétéritions qui l'exaspèrent.

    (Wikipédia)

     

    Descriptif / avis de lectrice :

     

    C'est un récit que j'ose dire bien mené d'où découle une fluidité et un enchaînement logique des différentes parties. Il nous centre tout d'abord sur la correspondance entre l'auteure et Melvin Mapple, dont la première missive nous introduit d'un seul coup et mystérieusement l'histoire à venir, pour mieux introduire progressivement les pensées de l'auteure à la narration du récit ensuite.

    Le personnage de Melvin nous est assez rapidement présenté, et on y découvre l'image d'un homme qui fait de sa maladie une résistance et un cri de désapprobation. J'ai trouvé qu'il apparaissait intéressant, et son rapport particulier à son corps et à son obésité fait de lui un personnage d'autant plus singulier.

    J'ai davantage apprécié les pensées de Madame Nothomb, qui nous offraient un certain « détachement » à la correspondance seule, ce qui a, à mon avis, sauvé le lecteur d'un échange qui pourrait à la longue provoquer de l'ennui si ininterrompu et inchangé. Dans les moments où l'auteure ne transcrit pas les missives, les vues qu'elles partagent nous rapprochent d'elle, et ces vues sont d'une telle justesse qu'il est impossible de ne pas s'y reconnaître et s'y ranger. Je me suis vraiment sentie liée à Amélie Nothomb par son style d'écriture, que j'ai assimilé à de la confidence, même s'il ne tient peut-être pas de cela en lui-même. Le roman m'est apparue comme chaud, fermé et très intime, par le fait que le récit soit centré sur les deux personnages ; Amélie tenait le micro et le passait à Melvin. Sa parole dominait, mais l'échange donnait assez de place à Melvin qui n'était pas non plus dans l'ombre.

     

    Aspect intéressant que je n'ai jamais rencontré dans un autre roman : la vision sur la maladie. L'obésité est présentée de façon très singulière, notamment dans le rapport que Melvin prétend avoir avec elle, à travers l'image de Shéhérazade. Elle passe tour à tour de pathologie encombrante à symbole de rébellion, en étant également partie intégrante de l'identité de l'homme, à laquelle il voue presque un amour de famille. Certains passages sont apparus aussi pour moi comme des messages de prévention, mais l'impression dominante sur ce sujet dans toute l’œuvre reste pour moi la vision particulière qu'on veut donner à cette maladie, loin des idées préconçues, ce qui nous oblige à l'appréhender d'une nouvelle manière.

     

    Ensuite, je vais partager le roman en « deux parties » : la première (du début au moment où Melvin arrête passagèrement d'écrire à Amélie) et l'autre (du moment où elle découvre la supercherie à la fin). Je vais me consacrer maintenant à cette deuxième partie.

     

    Le lecteur devine bien comment Melvin a réussi à « duper » Amélie juste avant sa missive de Baltimore. Sa réaction est surprenante à la réception de la lettre, mais on la comprend. Qu'elle fasse le choix de lui répondre à chaud et de continuer à correspondre malgré le mensonge de l'homme plutôt que de couper court ; est ici une initiative très intéressante. J'avoue que je ne savais pas trop comment envisager la suite lorsque j'ai lu la lettre de Melvin, encore en plein choc quant à la lettre d'Howard récemment reçue par Amélie. Mais j'ai trouvé bien la réaction d'Amélie pour le déroulement de l'histoire.
    Enfin, je reviens sur la décision d'Amélie d'aller à Washington. Décision prise sur un coup de tête, à la hâte, qu'elle a même repoussée ensuite pour ne pas changer d'avis, nageant en plein doute. Cette réaction spontanée m'a surprise et j'ai accéléré mon débit de lecture tellement le stress me rongeait de savoir si elle allait finalement rencontrer Melvin ou non. En cette action, j'ai également vu une interprétation de nos gestes commis sous les impulsions de nos passions, que nous ne pouvons réprimer, même si nous savons qu'elles sont mauvaises pour nous, c'est un petit pied de nez à une de nos faiblesses purement humaines...

    La fin termine le personnage, qui n'a plus qu'une solution extrême pour échapper à la rencontre, ce qui l'amène à une lutte contre elle-même, sa personne étant son pire démon. Encore une fois j'ai descellé une image très forte : l'homme prisonnier de lui-même, qui ne peut trouver d'échappatoire à son propre corps ou ses propres pensées que par une solution extrême, se terminant souvent par la mort.La folie de Melvin se transmet à Amélie.

     

    Attache personnelle :

     

    Ce roman marque ma rencontre avec Amélie Nothomb, auteure reconnue dont j'ai souvent entendu parler ; imposée à moi comme une grande figure de la littérature française. Je m'en veux quelque peu d'avoir sauté le pas seulement aujourd'hui, mais mieux vaut tard que jamais.

    Ce roman m'a beaucoup plu et beaucoup touchée, je sens une touche particulière propre à l'auteure.

     

    Je suis depuis un petit moment détachée de toute vraie lecture, il n'y a rien qui m'accroche vraiment, je sors d'une sorte de rupture avec la lecture, souffrant de ne pas trouver de livre qui m'intéresse vraiment. L'année dernière encore, j'étais très attachée à la littérature fantasy, le fantastique et j'étais dans une phase où je ne lisais pratiquement que cela. Mais je me suis lassée. J'avais de plus en plus de mal à accrocher aux histoires, même celles qui étaient très recommandées et dont je n'entendais que du bien. Les histoires se ressemblaient et cet univers ne me correspondait plus tellement. Je grandissais. Mes lectures aussi devaient grandir avec moi. Je n'ai que très récemment pris conscience, après le constat du nombre effarant de livres restés fermés sur mes étagères, que me tourner vers un tout nouveau genre serait la solution pour renouer avec la lecture, activité que je pratique de façon assez intensive depuis le collège. Ce roman m'ouvre une porte vers un nouveau genre, et me donne des idées.

     

    Cet article n'est que mon interprétation et mes impressions de lecture sur le roman Une forme de vie d'Amélie Nothomb, dont je reconnais entièrement la subjectivité et le caractère potentiellement erroné. Si vous l'avez lu, n'hésitez-pas à me laisser vos avis.

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 15 Mars 2015 à 22:55

    Je ne fais pas partie des heureuses lectrices qui ont eu l'occasion de lire ce livre. Ton avis m'a donné envie de le parcourir et dès que je le pourrai, je m'empresserai de le chercher, de l'acheter pour ensuite le lire et à mon grand regret ce n'est pas pour bientôt mais afin que je n'oublie ce merveilleux ouvrage qui me donne l'eau à la bouche, je vais vite l'écrire sur ma liste de livres à acheter !

    C'est déjà le deuxième article que je lis sur cette auteure et cela me donne davantage envie de faire sa connaissance !

    Récemment, j'ai lu des livres qui sont, pour moi, des livres qui valent le détour. Je te donne leur nom, au cas où tu serais à la recherche de romans qui ne seraient pas du fantasy : Crimes et châtiment de l'auteur russe Dostoïevski et Le Liseur  de l'auteur allemand Bernhard Schlink. Ce ne sont que des suggestions parmi tant d'autres et je n'ai pas la prétention d'affirmer que ces livres vont te plaire mais en tout cas, j'ai beaucoup aimé ces lectures.

    PS : suis-je la seule a détesté lire et entendre le mot "écrivaine" ?

    2
    Lundi 16 Mars 2015 à 07:08

    Bonjour,

    merci beaucoup pour les titres. Tenez-moi au courant si vous lisez le livre.

    ps : je n'y accorde pas beaucoup d'importance, le mot ne me dérange pas en soi.

    À bientôt :)

    3
    Lundi 16 Mars 2015 à 23:04

    Derien, j'aime partagez mes lectures ! Oh non pas de "vous", je ne suis pas assez âgée pour que tu me vouvoies :)

    Oui à bientôt ;)

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