• In the game

     

     

    [sentiments, lettre]

    Parfois nous jouons à des jeux... 

     

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    C'est facile de jouer à l'indifférent… De loin. Au dehors.

    Un bonjour à la volée, le regard qui fuit. Oh, passionnante cette photo !

    J'en profite pour te lancer des coups d'oeil quand tu regardes ailleurs, quand même…

     

    Je joue la sans coeur, celle à qui ta présence ne fait ni chaud ni froid. Je m'applique à me recadrer, à ne jamais déborder de ce rôle. Je suis concentrée à ne pas te regarder, à compter mes mots pour ne pas me trahir.

    Jamais un souffle trop long, un regard trop insistant, une remarque sans importance, un geste vers toi. Rien.

    Calculé. Millimétré.

    Je dois faire en sorte de ne pas m'attacher, de ne pas céder, je n'ai pas besoin de ça. Je n'ai pas besoin de toi. C'était si facile de t'éviter la dernière fois, quand je m'en fichais. Mais maintenant que je dois m'éloigner tu viens me voir, hein ?

     

    Putain. Je ferais mieux de marcher sur une corde à vingt kilomètres d'altitude. Je serais pas si stressée, tu vois. Je t'en veux. Mais j'ai pas le droit. Je dois faire de la place. PUTAIN. J'en ai déjà marre. Tu pars et je regrette.

     

    Je suis complètement con. Pourquoi j'ai joué à ça ? Sans déconner, reviens… ! Trop tard. On fera que s'échanger des regards de loin toute la journée. C'est électrique entre nous, tu sais. Je le sens. Je suis sûre que toi aussi. C'est pour ça que tu cherches mes yeux de loin. C'est pour ça que tu fais semblant de passer et repasser sans me voir.

     

    Nous quand on se voit, faut qu'on se tombe dans les bras l'un de l'autre. Il le faut. Alors on sait que tout va bien. Je suis un peu trop impulsive, et toi tu joues un peu trop à l'adulte. Puis on se parle comme ça, on fait genre : ouais on est normaux voyez ! Distance minimale entre deux êtres humains, la relation posée, cadrée tu vois.

     

    Mais toi et moi c'est électrique, je te dis ! Je le sens avant même de te voir. Je te sens. J'essaie toujours de me retenir. Mais à chaque fois que je te vois je craque. Tu le sais, ça. T'as remarqué qu'aujourd'hui je tournais la tête à gauche ? T'as remarqué qu'aujourd'hui j'ai pas trop parlé ? T'as vu que j'ai pas craqué ? T'as remarqué, hein ? Parle moi ! Je suis sûre que tu vas me parler.

     

    «merci pour la carte, pour les chocolats.» peu importe. Que dalle !

     

    Bref. Je ne suis pas morte, là. J'ai survécu. À mon petit jeu, à toi. Tu vois, j'avais pas besoin de toi ! Bref. J'avais pas besoin de toi. Je suis bien, là.

     

    Mais dis moi, tu m'as remarqué, hein ? Tu me manques mon petit Papou, je rêve de te serrer dans mes bras, comme à ma première danse.

     

     

    Je m'en veux d'être en colère contre toi… Tu n'as rien fait. Mais j'y peux rien. Je suis frustrée, mais t'en fais pas, ça va me passer.

     


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  • 2015, pré-bilan

     

    [bilan, fin d'année]

    Je fais les prémices d'un bilan de cette année qui est en train de s'achever. Mais bon, ce n'est que le début puisque l'année n'est pas terminée !
    Et pour vous, c'était comment 2015 ? 

    En 2015, j'ai eu envie de :

     

    - philosophie

    - changement

    - nouveau départ

    - m'envoler

    - m'assumer

    - m'ouvrir

    - culture

     

    J'avais besoin de/d' :

     

    - écrire

    - amour

    - soutien

    - partir

    - mon tuteur

    - amis

     

    Mais en 2015 j'ai/je suis :

     

    - tombée

    - été perdue

    - pleuré

    - désespéré

     

    J'ai quand même :

     

    - grandi

    - muri

    - été sauvée

    - aimé

    - découvert

    - appris

     

     

    2015 a commencé :

     

    - dans le flou

    - vite

     

    J'étais alors :

     

    - seule

    - ennuyée

    - ambitieuse

     

    Les moments marquants :

     

    - un faux départ

    - la rentrée en août

    - les recherches sur l'identité de genre

    - mon BAC

    - le bal

    - la danse avec mon tuteur

    - la discussion et le trajet avec M. Ruffier

    - la journée trop drôle à la fac à cause de «Fafa»

    - les matchs d'improvisation

    - la conférence sur l'architecture du paysage

    - la boîte de M.Dunon

    - les cours d'anglais

    - mon livre

    - avoir commencé l'histoire de Ciel & Andrew

    - le gouffre psychologique

    - revoir Arthur

    - les disputes

    - la naissance de Louise

    - la naissance de Naëly

    - perdre Gabriel

    - me perdre

    - me retrouver

    - profiter de la nouvelle liberté

    - mon déménagement

    - trouver «Saccage ce carnet»

    - recommencer le Néerlandais

    - l'annonce des films Kaamelott

    - Nos Étoiles Contraires

    - lire « Love letters to the dead »

    - lire « Aristote et Dante découvrent l'univers »

    - lire « Le prof moi & les autres »

    - voir « Mon fils, un si long combat»

    - le live Facebook de Marvin Dupré

    - écouter « The Last of the Mohicans » joué et chanté par Alexandro Querevalu

    - voir Loïc Nottet danser

    - les attentats, partout.

    - le câlin à M. Agénor

    - acheter ma tirelire en cochon doré

    - l'évaluation de MTE

    - les cours de maths de prépa

    - le texte à Renésens

    - mes lettres à Damien Aupiais

    - la création de «shenghuo, mon amour»

    - jouer du tuba

    - regarder « Harvey Milk »

    - la séance de tutorat sur le texte de Feynman et la polarisation

    - fêter les 3 ans de « Chez Mirlen »

    - les insultes à MIKA & la solidarité et le soutien de ses fans

    - me couper les cheveux plus courts que jamais

    - le passage au plus près de Pluton par la sonde New Horizons

    - l'avant-dernier cours d'anglais du lycée sur la musique

    - le premier mail à M. Vavoda

    - avoir ma tablette graphique par suprise

    - le marathon Star Wars

    - le marathon Kaamelott

    - découvrir Shamir

    - le mariage pour tous en Irlande, aux Etats-Unis

    - recevoir mon synthé

    - recevoir mon harmonica

    - rencontrer Mariette

    - 2 avril, journée de sensibilisation à l'autisme

    - acheter mes places pour l'avant-première Star Wars 7 : le réveil de la Force

    - la touche L de mon clavier qui s'est cassée

     

    Ce que je n'ai pas fait :

     

    - dire à mon tuteur tout ce qu'il m'a apportée

    - me suicider

    - donner à M.Carriou la carte et les chocolats

    - remercier M. Carriou

    - parler à la beauté que j'ai vue à la fac et que j'ai passé des jours à chercher après

    - garder mon polaroïd

    - envoyer tous ces mails que je garde encore dans mon ordi en brouillon

     

    Ce que je ressens maintenant (12/12/15) :

     

     

    2015 était une longue année, une année difficile. Je l'ai commencée avec pour seule bonne résolution celle de ne pas en avoir. Je la termine mieux que je l'ai commencée, avec beaucoup de choses en plus, en bien comme en mal. 2015 a été belle parfois, cruelle souvent. Je suis seulement reconnaissante d'être toujours là pour accueillir 2016. Parfois c'est juste tout ce dont on a besoin. Être là. 


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  • The red scarf

     

    J'ai entendu dire qu'on avait trouvé une écharpe. Rouge. J'ai passé deux semaines à me renseigner. «Quelqu'un l'a récupérée ?». - Non. Jamais personne n'est venu. Bah pourquoi ?

    Au bout de deux semaines, j'y suis allée, moi. «On a récupéré l'écharpe ?». - Non. «Bien, ben elle est à moi». Et on m'a tendue l'écharpe.

    Elle me pendait au bout des doigts. Elle semblait triste et raplapla. «T'inquiète pas, je vais prendre soin de toi».

    Je sais qu'elle est à quelqu'un. Elle a une odeur de souvenirs, une odeur de nostalgie et de fille sage. Une odeur de rousse à la peau pâle, qui a pleuré dessus. Elle a une odeur d'amitié. Et je suis sûre que sa maîtresse est en train de pleurer, parce qu'elle l'a perdue.

    «Alors je vais prendre soin de toi». Je la porte tous les jours, elle m'enlace les épaules, et je sens qu'elle est rassurée, la belle écharpe.

    Y a une fille qui se balade avec mon écharpe rouge. Tous les jours. Elle trimballe tous les jours cette écharpe sans domicile, que je croyais avoir égarée dans le bus. Elle est bien. Elle a l'air d'un garçon. Je la vois passer tous les jours, je la vois brandir ce drapeau qui me dit de venir la reprendre. Mais je n'y vais pas. Je la laisse balader l'écharpe. Elle lui donne de l'amour, c'est sûr. On va dire que mon écharpe est en vacances.

     

     


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  •  

    [musique,groupe,métissage,celtique,réunionnais, impressions]

     

    Bonjour à tous. 

    Aujourd'hui je vous présente un groupe que j'aime beaucoup. Un groupe que je connais depuis quelques années seulement mais que je n'ai de cesse de diffuser et écouter. Un groupe bien de chez moi, mais qui me fait voyager. Car ce n'est pas un groupe typiquement de chez moi. Ils ont un pied dans l'Océan Indien et un pied dans la Manche ; un bras dans la maison familiale et un autre sur l'instrument de musique. Aujourd'hui, je tente comme je peux de vous présenter un groupe sur lequel même mon petit frère de 3 ans aime danser : Renésens

     

    C'est un groupe de musique créoloceltique -j'aime beaucoup ce mot- qui me touche beaucoup dans son histoire et ses chansons. Un groupe né en même temps que moi, en 1998. J'ai tenté de retranscrire ce que leur musique m'évoque, à travers un poème aux sonorités qui essaient tant bien que mal de s'harmoniser.

     

    Bonne lecture, bonne découverte, et bonne écoute !

     

    --- 

     

    Renésens

     

    Confort réunionnais mêlé aux épices celtiques,

    Voix vibrantes au cœur d'un caillou volcanique

    Cris de cornemuse qui revendiquent le métissage,

    C'est une affaire de famille…

     

    Musique chargée d'émotions,

    Instruments parlant, impressionnants,

    Rythmes endiablés ou mélancoliques,

    Mélange clavier, flûte, cornemuse, roulèr...

    Une pureté acoustique !

     

    Le cœur serre et danse en même temps

    Épris d'une incroyable sensation,

    Mon oreille en demande encore

    Arrêter cette folie musicale ? Pas question !

     

    Les chansons sont vivantes, et elles appellent

    Comment résister aux messages

    Toujours pointilleux, toujours mélodieux

    Empreints surtout d'une très grande fierté

     

    J'aime écouter ce mélange endiablé

    Braise sonore prête à être enflammée !

     

    Bretagne et Réunion s'étreignent,

    Se portent l'une l'autre affectueusement

    Et s'embrassent sans peine

    Sur des montagnes de notes ascendantes.

     

    Renésens est la mixture réussie

    De familiarité, musique, partage et amour

    Mixture qui, j'espère, résonnera toujours

    Dans les moments qui manquent de vie… 

     

    -- 

     

    Quelques titres : 

     

     

    J'aime également beaucoup : Reg-oula, We love mountains et On est bien que chez soi

    19/09/2015


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  • J-2

    J-2 J-2

    J-2

     

    [Rentrée scolaire, nouvelle étape, sentiments]

     

    Dans deux jours c'est la rentrée : dans l'enseignement supérieur.

     

    Je vous fais part de mes sentiments concernant cette nouvelle étape de ma vie, sur le vif, à deux jours de la grande 'jetée' à l'eau. J'ai décidé que sheng huo suivra, le plus possible, ma progression et mon parcours dans ma vie étudiante, qui a déjà commencé avec un certain déménagement, une prise d'indépendance nouvelle.. Je vous laisse.

    ---

    Ólafur Arnalds - Film Credit

     

    Me voilà au seuil d'une porte de ma vie. Celle qui sépare le chemin que j'ai tracé ici du point où il rejoint celui que d'autres ont tracé avant moi. J'ai un peu peur, mais hâte quand même. Hâte de l'ouvrir, de voir ce qu'il y a derrière, hâte de pouvoir repousser les obstacles et me faufiler à travers eux, hâte de pouvoir enfin me jeter à mes peurs et mes démons. Hâte de jouir du fruit de ma première décision, de mon premier choix autonome. Hâte de devoir affronter mes peurs, hâte de devoir me faire confiance.

    J'ai hâte de marcher vers ce dont j'ai rêvé, de suer et de travailler pour atteindre mes buts. J'ai choisi une voie de défis, j'ai choisi des matières de challenge. J'ai choisi d'aller vers ce qui me fascine, ce qui me dépasse, ce devant quoi je me sens minuscule. J'ai choisi de faire de mes passions mon quotidien, d'être épatée tous les jours. Et je prends des risques.

     

    Je prends le risque de tomber, de foncer droit dans un mur et de l'enfoncer la tête la première. Je prends le risque de pleurer, de hurler, de couler, d'étouffer, de m'épuiser. Je prends le risque de l'échec. Je prends le risque de perdre, de me perdre.

    Pour pouvoir connaître la joie de me retrouver, de me relever et de continuer à me battre. Pour connaître la joie de l'apprentissage et des leçons, pour connaître ce que ceux que j'admire ont vécu avant moi.

     

    Je veux être stimulée, avoir cette fierté et cette joie de l'accomplissement et de la réussite quand j'ai passé ne serait-ce qu'un calcul difficile, je veux me voir grandir encore et toujours, me voir apprendre, acquérir de la sagesse. Je veux pousser et franchir cette porte, et poser le pied dans vos chemins, qui ont été tracés pour que nous autres le prenions, comme un guide.

     

    J'accroche au bout de la route une image, celle de tout ce(-ux) qui m'inspire. Celle de Glenn Gould, celle de Feynman, celle du capitaine Scott, celle d'Isaac Newton, celle de Mme Curie, celle de mon tuteur, celle de tous ceux qui croient en moi, celle de l'Univers, celle de la nature. J'accroche au dessus de ma tête, au dessus de mon lit ces images, et je les repousse jusqu'au bout du chemin quand j'avance. Comme cela, même si je n'en vois pas la fin, si je ne vois pas combien la route est encore longue, j'ai mon objectif devant les yeux et cette famille autour de moi.

     

    J-2

     

    J'ai en particulier un esprit, un modèle à suivre. La voie d'un homme que je voudrais emprunter, car avec lui tout me semble facile. Par lui mon esprit est passionné, mon cerveau tourne à plein régime, mes yeux brillent de toutes les étoiles de l'Univers, et mon cœur déborde d'admiration. C'est un génie que je tiens en très haute estime à cause de ses accomplissements, de sa personnalité, de son intelligence, de son esprit rusé, de son sens de l'humour, mais surtout de ses fautes.

     

    Toujours, lorsque je pense aux grands esprits comme lui, je me demande si je suis vraiment faite pour la science, puisque je n'ai pas leurs penchants naturels et leurs facilités. Mais je réfléchis et je me rends compte que la science fait partie du maigre lot de choses qui arrivent à exalter et à impressionner mon esprit flou et embrumé.

    Je me suis souvent perdue dans d'infinis questionnements, mais toujours mes instructeurs ont cru en moi. Ils m'ont poussée sur les chemins de la réussite et m'ont forcée à relever la tête, et puis il y a lui, ce génie dont les histoires et les actions résonnent en moi. Cet homme que je veux suivre, et dont j'aime à prendre la grandeur comme motivation. Avec lui mes choix sonnent comme une évidence, toujours. C'est donc à lui que je dois payer tribut dans mes accomplissements. Alors je mets mon sac sur mon dos, j'empoigne cannes et bagages et je me mets en route.

     

    Je me mets en route vers la nature, vers un objectif fou, vers un rêve, comme Robert Falcon Scott s'est mis en route pour le pôle sud, sans jamais abandonner son équipage. Je me mets en route en mettant en priorité devant moi l'image de mon modèle absolu, Mr Richard Phillips Feynman.

     

     

    J-2


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